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Groupes en maths et en français, redoublement, prépa seconde : une transformation d’ampleur du collège entérinée au « Journal officiel »

C’est peu de dire qu’ils étaient attendus. Les arrêtés qui officialisent l’enseignement par groupes en français et en mathématiques, l’expérimentation d’un cycle préparatoire à la classe de 2de et le retour en grâce du redoublement sont parus au Journal officiel du dimanche 17 mars. Ils concrétisent les changements d’ampleur pour le collège voulus par Gabriel Attal, alors ministre de l’éducation nationale, lors de la présentation en décembre 2023 de son « choc des savoirs » destiné à « élever le niveau des élèves ». Des évolutions qui suscitent des oppositions dans la communauté éducative.
Objet de tensions, selon les observateurs, entre le premier ministre, Gabriel Attal, et la ministre de l’éducation nationale, Nicole Belloubet, le texte qui organise les enseignements au collège introduit des cours en groupes sur la totalité des heures de français et de mathématiques à la rentrée de 2024 pour les classes de 6e et de 5e et, à la rentrée 2025, pour celles de 4e et de 3e. Les regroupements en classe entière pourront avoir lieu pendant une à dix semaines, soit au maximum un tiers de l’année.
Exit néanmoins le terme « groupe de niveau » cher au premier ministre : « Les groupes sont constitués en fonction des besoins des élèves identifiés par les professeurs », même si l’idée de la constitution de groupes d’élèves « les plus en difficulté » bénéficiant « d’effectifs réduits » est bien inscrite noir sur blanc.
« Cet arrêté est la quintessence du “en même temps” et correspond davantage à un compromis politique qu’à une visée pédagogique », juge Sophie Vénétitay, responsable du SNES-FSU, le principal syndicat des enseignants des collèges et lycées.
Depuis dix jours, la confusion règne autour de ce projet, Nicole Belloubet préférant l’expression « groupe de besoin » là où Gabriel Attal utilise, encore ce dimanche 17 mars dans un tweet, le terme de « groupe de niveau ». Ces différences sémantiques marquent une divergence majeure : les groupes de niveau permanents et sur des volumes horaires importants accroissent les inégalités, selon des travaux de recherche concordants, quand les groupes de besoin ponctuels permettent de travailler des compétences précises.
Si les organisations syndicales saluent la disparition du terme « groupe de niveau » dans l’arrêté, « l’histoire n’est pas terminée pour autant », souligne Elisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du SE-UNSA. Une note de service, qui devrait paraître lundi 18 mars, doit préciser les modalités d’application de la réforme et la souplesse accordée. « Il ne faudrait pas que cette note ou ensuite des consignes internes viennent ajouter des contraintes supplémentaires », remarque la syndicaliste.
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